Femme au foyer : comment se protéger ?

 

Parce que pouvoir s’occuper de sa famille est un très beau travail, mais qu’il ne faut pas oublier de garder les pieds sur terre (un pépin est vite arrivé), voici quelques conseils à l’attention de celles et ceux qui, comme moi, ont fait ce choix. (si vous travaillez, vous pouvez aussi y puiser des idées intéressantes)





J’entends souvent l’argument selon lequel une femme au foyer (ou un homme au foyer, pour faire dans l’égalitarisme) est en danger financier.

Force est de constater que c’est vrai, du moins si l’on a pas pris le soin de réfléchir aux mécanismes à mettre en place pour se protéger un minimum. Lorsque tout va bien, il n’est pas toujours agréable d’envisager de futurs problèmes, mais c’est pourtant quelque chose d’important à faire.

Un accident, un décès, ou un divorce, sont vite arrivés, et peuvent laisser complètement démuni celui ou celle qui donnait son temps gratuitement pour les siens.

Ces conseils sont le fruit de ma réflexion et ne sont sûrement pas exhaustifs. Toute idée pour les compléter (ou les infirmer !) est la bienvenue dans les commentaires. Par souci de commodité, je m’adresserai aux femmes au foyer, qui sont infiniment plus nombreuses que leurs collègues hommes au foyer, mais je ne vous oublie pas, messieurs.




1. Ne devenez pas femme au foyer si vous n’avez pas un conjoint fiable

 

N’abandonnez pas toute activité professionnelle si votre conjoint n’adhère pas pleinement à ce projet, qui doit être un projet de couple.
Ne le faites pas non plus s’il considère que l’engagement n’est pas pour lui… La condition sine qua non pour être une femme au foyer sereine, c’est bien d’avoir un conjoint sérieux.
Bref, s’il est joueur, coureur (de jupons), ou violent, évidemment, gardez précieusement votre travail ! Si vous êtes femme au foyer et sentez que votre couple bat de l’aile, cherchez dès maintenant à retravailler pour ne pas être prise au dépourvu en cas de séparation.




2. Vous serez mieux protégée si vous êtes mariée

Là encore, si monsieur n’est pas prêt à s’engager, méfiez-vous et poursuivez votre carrière. (et trouvez quelqu’un de bien !)

A priori, le régime légal (la communauté réduite aux acquêts) est le plus protecteur pour le conjoint qui n’a pas de revenus.
Les revenus (hors donations, héritages) acquis à compter de la date du mariage sont ainsi communs aux deux conjoints, ce qui rémunère également le travail gratuit de celui qui gère le foyer. Ainsi, les deux membres du couple s’enrichissent à parts égales pendant le mariage.

En cas de divorce, ce que je ne vous souhaite absolument pas (mais ne rêvons pas, cela peut arriver), celui qui n’a pas de revenus propres peut donc prétendre à la moitié du patrimoine acquis pendant le mariage.
Si, au contraire, on reste en concubinage, le conjoint au foyer risque de se retrouver sans aucune ressource en cas de séparation. Et au décès du conjoint, seul le mariage ouvre droit à une pension de réversion (le conjoint survivant reçoit une partie de la retraite du conjoint décédé).

 

3. Ayez votre propre patrimoine

Il est dans votre intérêt d’avoir constitué votre propre patrimoine, même minime, avant le mariage, que ce soit par votre travail ou via un héritage, ou des donations, par exemple.
Cet argent restera le vôtre (sauf mariage sous le régime de la communauté universelle), et pourra constituer une réserve de sécurité bien utile en cas de problème.

4. Assurez-vous

Souscrivez une assurance invalidité/décès pour votre conjoint, qui vous garantisse le versement d’une rente ou d’un capital s’il devenait invalide ou venait à décéder. Vous auriez ainsi le temps de chercher un travail plus sereinement.

5. Epargnez

Ayez une épargne de sécurité de quelques mois de dépenses afin de vous permettre de vivre sereinement quelque temps en cas de gros souci.

6. Soyez propriétaire de votre logement

Il peut être très intéressant d’être propriétaire plutôt que locataire.
En étant locataire, votre loyer ira en principe en augmentant chaque année. En cas de souci financier, vous aurez peu de marge de manoeuvre, à moins d’avoir un bailleur très compréhensif.

En étant propriétaire, vous avez plusieurs marges de manoeuvre en cas de problème :
– premièrement, une fois votre crédit remboursé, vous avez un toit assuré en cas de décès, d’accident, ou de perte d’emploi de votre conjoint
– si votre crédit est encore en cours et que votre conjoint décède ou devienne invalide, l’assurance du prêt remboursera intégralement votre dette
– vous pouvez aussi réduire votre mensualité en allongeant la durée du prêt, en cas de perte de revenus
– au contraire, lorsque tout va bien et que vous avez de l’argent de côté, vous pouvez l’utiliser pour rembourser plus vite votre prêt et vous garantir une plus faible dette en cas de souci (l’assurance ne couvre pas l’intégralité des causes qui peuvent vous causer une perte de revenus).
– vous pouvez d’ailleurs, comme nous le faisons chez nous, utiliser les remboursements anticipés pour réduire au fur et à mesure votre mensualité, vous garantissant ainsi de mieux supporter un éventuel accident de la vie.

 

7. Entretenez votre réseau

Entretenez vos relations avec l’extérieur, constituez-vous un réseau amical ou de connaissances, qui pourront vous rendre de grands services en cas de pépin, et pourquoi pas vous aider à trouver un emploi si besoin.
Si tout va bien aujourd’hui, que les finances du foyer se portent bien, profitez-en pour pratiquer la générosité et rendre service à votre entourage. Si un jour les choses vont mal, vous aurez d’autant plus de chances qu’on soit généreux envers vous que vous l’aurez été envers les autres et aurez constitué autour de vous un réseau habitué à se rendre service les uns aux autres.

 

Voilà les mesures que je mets en oeuvre en tant que mère au foyer, pour atténuer les effets d’un éventuel accident de la vie.
Avez-vous d’autres idées ? Si vous travaillez, cette question vous concerne aussi, bien que dans une moindre mesure. Que faites-vous de votre côté ?

PS : Chers lecteurs, si cet article vous a plu / aidé / inspiré, n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous (je réponds à chacun), même pour dire ce que vous pensez être une banalité.  Cela fait toujours plaisir et récompense un peu le temps passé à essayer de partager bons plans et astuces.

Si vous ne souhaitez ou ne pouvez pas commenter, mais que l’article vous a intéressé, vous pouvez simplement cliquer sur les icônes des réseaux sociaux pour le diffuser. Si vous avez cette gentillesse, je vous en remercie chaleureusement.

11 réflexions sur “Femme au foyer : comment se protéger ?”

  1. Bonjour,
    Je suis tout à fait d’accord avec votre approche.
    Je me permet d’ajouter quelques informations.
    1- Etre avec un conjoint comme vous le présentez (coureur, violent, …) est ce vraiment viable sur le long terme? Quel que soit la situation de chacun.
    2- Le contrat de mariage est très protecteur. Bien choisir son contrat me semble indispensable. N’hésitez pas à jetez un œil sur les autres contrats. (je ne suis pas un adepte de la communauté)
    3- Ne pas oublier que les donations et héritage même après mariage sont considéré comme des biens propres et ne rentre pas dans les biens communs.
    Pour la constitution d’un patrimoine avant le mariage, ce n’est pas toujours facile lorsqu’on se marie assez jeune.
    4- Comme tu le dit dans le point 6, les assurance emprunteur sont parfaite dans ce rôle. Est ce réellement nécessaire de prendre une assurance complémentaire quand on est déjà couvert pour les sommes conséquentes que représente l’immobilier?
    5- Ce point évoque la gestion de l’argent au sein du couple.
    Comment gérer l’argent en particulier quand le revenu vient d’un seul des conjoint?
    C’est une question importante au sein de couple, qui est trop souvent ignoré.

  2. Bonjour David,
    merci pour ton commentaire et désolée de te répondre si tard.
    Pour le point 1 : tu as raison, cependant quand les sentiments s’en mêlent, on risque tous l’aveuglement. Beaucoup de personnes maltraitées par leur conjoint(e) n’arrivent d’ailleurs pas à partir.
    Pour le point 6 : ta remarque est vraie au moins quand les deux conjoints ont un emploi. Mais si l’un des deux n’en a pas et perd l’autre soudainement, certes le logement sera payé, mais il aura également besoin d’argent pour parer aux dépenses quotidiennes, le temps de trouver un travail. L’assurance décès/invalidité me semble donc pertinente dans ce cas, en plus de celle du crédit immobilier. (l’épargne de précaution peut aussi jouer, mais elle sera déjà entamée par le coût des obsèques, très élevé)
    Et quand les deux travaillent, le conjoint survivant peut ne pas être en mesure de retourner au travail tout de suite, donc avoir une assurance prenant le relais peut aussi être intéressant.

  3. Bonjour, jai trouvé votre article très intéressant. Je parcours le web à la recherche d’aide à ma situation. Peut-être pourrez-vous m’éclairer. Mon conjoint et moi avons une grande différence d’âge, nous avons, ensembles, une petite fille de 18 mois. De son côté, mon conjoint à deux garçons, qui sont dans la vingtaine, qu’il a eu d’une relation précédente, dans laquelle il n’était pas marier. Lorsque nous avons choisis d’avoir notre propre enfant, nous avons décider que le mieux serait que je sois mère au foyer. Nous ne sommes pas mariés mais conjoints conjoints de fait. Nous habitons ensembles depuis 7 ans, dans la maison dont mon conjoint est l’unique propriétaire. Je me sens très insécure dans cette situation, si mon conjoint décède je n’ai aucune protection. Nous avons commencer les démarches pour reAliser un testament, c’est très difficile de séparer la succession, entre moi, notre fille mineure et ses deux fils qui ne vivent pas avec nous et qui ont leur propre famille. Comment décider des pourcentage de l’héritage? Je ne veux surtout pas desanvatager ses fils, Màis je croit que le fàit que notre fille soit un bébé et que nous avons décidé que je resterais à la maison pour élever notre enfant. Si il part ou si il tombe malade je me retrouve devant rien…..par où commencer….???

  4. Bonjour,
    Le mieux lors de ce type de question est de demander à un notaire.
    Ce qui permettra d’éviter de potentiel contestation futur! 😉

  5. Bonjour Mymy,
    Merci pour votre message. Le mieux que je puisse faire est de vous conseiller de consulter un notaire (on peut avoir une consultation gratuite) qui pourra vous informer au mieux, car la situation est un peu complexe. Un notaire sera le seul à pouvoir vous dire exactement comment vous protéger au mieux.

    Je comprends votre sentiment d’insécurité, en effet actuellement vous avez très peu de protection (pas de mariage, et vous n’êtes pas propriétaire de la maison dans laquelle vous vivez). Vous pouvez au moins souscrire à une assurance décès qui vous verserait un capital si votre conjoint disparaissait.

    Dans ce genre de situation il n’est malheureusement pas très sécurisant d’arrêter de travailler. Voyez peut-être à développer une activité à domicile qui vous apporterait un petit complément à mettre de côté. Pas facile quand on s’occupe d’un bébé toute la journée, je sais…

    Vraiment, consultez un notaire !
    Bonne journée,
    Aurore

  6. Bonsoir,

    Merci pour cet article que je rejoins totalement, étant dans la situation du conjoint d’un ingénieur domestique polyvalent depuis bientôt 20 ans.

    Nous avons toutefois pris une précaution supplémentaire : souscrire pour mon épouse aussi une assurance décès / invalidité.

    En effet, si quelque chose devait lui arriver, mon salaire seul ne me permettrait sans doute pas pour payer une personne qui puisse m’aider à faire tout ce qu’elle fait au quotidien…

    Bonne soirée !

  7. Bonsoir Ach,

    J’aime beaucoup l’appellation ingénieur domestique polyvalent 🙂
    Je trouve intéressante votre idée de souscrire une assurance pour votre épouse également. Ca me donne matière à réflexion.

    Bonne soirée à vous aussi !

    Aurore

  8. Parfait Catherine

    Bonjour, je suis femme au foyer âgée de 60ans. Mon mari à un compte à son nom dont je n ai pas la procuration et alimente très peu le compte commun. Que se passe t il si il décédé avant moi. Il ne veut pas me donner la procuration sur son compte personnel. Je ne m en sens pas en sécurité financièrement. Que dois je faire ? Merci pour votre réponse.

  9. Bonjour Catherine, je ne peux malheureusement pas vous conseiller, il faudrait demander conseil à un notaire ou à un avocat. Les maisons de la justice et du droit peuvent aussi sûrement vous renseigner gratuitement. Les notaires reçoivent gratuitement pour répondre à ce type de questions (et d’autres).
    Sachez que si vous êtes mariée sous le régime légal (sans contrat de mariage), l’argent gagné à partir de la date du mariage vous appartient à tous les deux, quelque soit le compte sur lequel il est versé.
    J’espère que vous trouverez la réponse à votre problème.

    Aurore

  10. hélas, je suis dans cette situation à 52 ans à me retrouver sans ressources et bientôt sans logement. Plus de compte bancaire de mon côté, car il ne servait qu’aux allocations familiales et aucun droit sur le sien, vivant avec un PN m’a éloigné de ma famille et de mes amis au fil des années ! j’en suis a économiser le peu qu’il reste des courses, pour pouvoir partir avec quelque chose ou à mentir en disant que j’ai mis tels somme dans le gasoil et garder le reste! je grapille où je peux ! aucune aide pour nous les femmes au foyer, en cas de pépin !

  11. Bonjour Corinne,
    Je suis de tout coeur avec vous. Votre message nous rappelle qu’il faut toujours penser à des plans B. J’avais écrit un article sur ce sujet : Femme au foyer : comment se protéger ?
    Une assistante sociale pourrait certainement vous orienter vers des démarches qui vous aideraient. Il existe tellement d’aides en France, on ne les connaît même pas toutes.
    Bon courage Corinne.
    Aurore

Les commentaires sont fermés.

Retour en haut