Voilà 8 ans que j’ai créé ce blog qui retrace notre route vers ce qu’on pourrait appeler « l’indépendance financière ».
Avec le temps, notre situation s’est bien améliorée, si bien que je me sens parfois moins légitime pour vous donner des conseils d’économies.
Mais d’un autre côté, comme me l’a rappelé une personne récemment, c’est la preuve que les principes exposés sur ce blog fonctionnent.
Nous sommes encore loin du but, qui est de pouvoir financer notre retraite sans compter sur l’Etat, et de vivre dès aujourd’hui une vie plus libre. Ce qui ne veut pas dire arrêter de travailler, car mon mari aime son métier, et que nous avons généralement besoin d’une occupation.
Et c’est justement ce cheminement qui est passionnant : comment, partis de zéro, avec aucune aide familiale, vivre la vie qui nous plaît, et se créer un patrimoine qui nous permette de vivre sereinement.
Comment atteindre l’indépendance financière
Récemment, je me suis fait un petit bilan de notre situation. Et j’ai envie de vous faire une petite rétrospective des décisions qui ont bien fonctionné, et qui nous ont permis d’atteindre en 12 ans un patrimoine d’un peu plus de 500 000 euros. J’espère que vous ne serez pas choqué que je donne des chiffres, pour moi l’argent n’est pas un tabou, et sur ce blog, on est là pour ça.
Je précise que nous sommes partis avec un salaire de départ de 2400 euros (un seul salaire), et un peu d’épargne que nous avions mise chacun de côté avant de nous rencontrer (20 000 euros environ).
Acheter sa résidence principale jeune
Mon mari a acheté son T2 à 24 ans, dès sa titularisation comme professeur. Nous y avons vécu au tout début, jusqu’aux 10 mois de notre premier bébé.
Ce fut une aide énorme pour notre vie future, car à la revente, il a réalisé une plus-value qui nous a permis d’acheter plus grand (un T3) en s’endettant raisonnablement.
Nous avons, malgré tout, dû nous éloigner géographiquement pour trouver des prix accessibles. C’est ainsi que nous sommes arrivés en Seine et Marne, un beau département mi-urbain mi-rural, parfait pour vivre en famille au contact de la nature. Malheureusement, nous avions mal choisi notre quartier, qui s’est vite dégradé. Un achat fait dans la précipitation, choix de la raison mais pas du coeur, pour lequel j’ai souvent regretté de ne pas avoir écouté mon instinct. Cependant, il nous a permis de faire beaucoup d’économies, et a sûrement été un bon tremplin pour la suite. Il faut parfois faire des sacrifices temporaires pour pouvoir avoir mieux plus tard.
Après plus de 5 ans dans le T3 (où j’ai commencé ce blog) et un deuxième enfant, nous l’avons revendu (à perte cette fois) et avons acheté une maison, où nous vivons maintenant agréablement depuis 4 ans.
Se passer de voiture le plus longtemps possible
Tant que nous n’avions pas d’enfant, nous n’avions pas de voiture. Cela nous a permis de faire beaucoup d’économies. Comme nous vivions dans une ville de banlieue avec beaucoup de transports en commun, et que nous aimions marcher, nous n’avions pas besoin de véhicule.
Suivre ses dépenses dès le début
Dès la décision prise de vivre avec un seul salaire, je me suis occupée de la gestion du budget et des finances. J’ai commencé à faire les comptes et à voir où on dépensait beaucoup trop. Il allait falloir faire un maximum d’économies afin d’avoir assez d’argent de côté pour réaliser nos projets. Mon mari a entièrement adhéré à cette démarche, ce qui nous a permis d’être très efficaces à deux. Etre sur la même longueur d’ondes a été essentiel depuis le début.
Arrêter de travailler et m’occuper des enfants
On pourrait penser que perdre un salaire nous aurait appauvris. Mais le fait que j’arrête de travailler a réduit certaines dépenses (transports, repas, habillement, impôts), et m’a donné du temps pour optimiser l’administratif et les finances.
M’occuper des enfants a été une grande économie également en frais de garde. Mon salaire précédent (1400 euros) n’était pas suffisamment important pour compenser les frais, la fatigue et la baisse de qualité de vie engendrés. Et ça tombait assez bien quelque part, car j’avais toujours souhaité m’occuper de mes enfants.
Nous avons donc adopté une organisation qui s’est révélée très efficace : Monsieur rapporte l’argent (en grande partie, le rapport est à peu près de 90-10), je le gère et l’investis. Une organisation à l’ancienne qui en a fait rager certains dans de précédents articles, mais qui prouve son efficacité. Je pense toujours que c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes !
Avoir une activité complémentaire
Créer ce blog, et le monétiser, a été une idée formidable, puisqu’il a rapporté à ce jour un peu plus de 30 000 euros (dont pas loin de 8 000 euros d’impôts et de charges, aïe !). Il m’a aussi permis d’échanger avec vous, lecteurs souvent très sympathiques, et de me sentir utile. J’ai eu des retours parfois très chaleureux, ça fait vraiment chaud au cœur !
Pour une mère au foyer, internet est un moyen efficace de créer des échanges. Pouvoir travailler quand on le souhaite, de chez soi, et avoir une activité qui rapporte même quand on dort, c’est vraiment plaisant !
Des vacances au prix raisonnable
Je pense que le fait que je ne travaille pas pour un patron ou des clients, et que mon mari ait un travail qui lui laisse du temps, nous permet de ne pas avoir absolument besoin de partir en vacances pour décompresser.
Au début, nous ne partions que dans la famille, c’était donc très économique tout en nous permettant de voir du pays. Et aujourd’hui, nous partons toujours assez peu malgré beaucoup de vacances. On s’offre parfois des séjours sympas, nous pouvons maintenant nous le permettre. Mais avec parcimonie. Nos filles partent aussi de temps en temps avec ou chez leurs grand-parents.
Nous habitons une magnifique région et nous n’en avons pas encore fait le tour, alors pour l’instant, ça nous va de partir peu. On a beaucoup de balades à faires, de musées à visiter, sans compter les châteaux, parcs d’attractions, villages pittoresques, etc. Il y a de quoi se dépayser pour pas très cher.
Eviter les achats impulsifs
Nous ne sommes pas parfaits, mais en général nous arrivons à éviter les achats impulsifs. Quand on a envie d’acheter quelque chose, on essaie de prendre le temps de réfléchir quelques jours et de se demander si on en a vraiment besoin. Et souvent, l’envie passe. Sinon, on achète !
Aller travailler en transports en commun
Mon mari va au travail en bus et en train. Le tarif est imbattable, car cela nous revient environ à 35 euros par mois. Par contre le trajet est 2 à 3 fois plus long. Mais ça lui convient, il y a moins de risques d’accident, et il travaille un peu dans le train. J’ai la chance d’avoir un mari courageux. Par rapport aux frais d’essence et d’entretien d’une voiture, c’est une économie énorme. Nous avons donc une seule voiture, alors qu’il nous en faudrait deux s’il n’utilisait pas les transports. Ca fait une grande différence financièrement.
Epargner
Faire des économies, les mettre de côté et constituer une bonne épargne, a été la pierre angulaire de notre développement financier. L’épargne de précaution nous assure de pouvoir résoudre les petits problèmes qui surviennent de temps en temps, ou les grosses dépenses de santé. Nous épargnons environ 30% de nos revenus.
Investir
Epargner, c’est très important, mais ça ne suffit pas pour créer un patrimoine intéressant. Nous avons donc choisi l’investissement immobilier, qui nous permet d’utiliser le crédit bancaire pour nous créer un patrimoine. En achetant des appartements à crédit, et en utilisant le loyer pour payer ce crédit et les différentes charges qui y sont liées, nous nous créons, année après année, un patrimoine. Et ce, en y mettant assez peu d’argent de notre poche.
Et puis j’ai un peu de facilités dans l’immobilier car je travaillais dans ce domaine dans ma vie d’avant.
Nous avons donc maintenant notre maison, trois appartements (le 3ème est en cours d’achat plus exactement) et un parking. Les deux-tiers sont encore à crédit, bien sûr. Le but est qu’une fois les prêts remboursés, les loyers nous servent de rente pour la retraite. Ou de capital si nous avons besoin de revendre pour récupérer de l’argent.
Mais 3 appartements, ce n’est pas suffisant pour assurer nos vieux jours. Car il faut prévoir facilement 60% de perte sur les loyers, entre les impôts, les travaux, et les soucis divers et variés. J’espère donc pouvoir continuer encore longtemps à faire grossir notre patrimoine.
Saisir les opportunités qui se présentent
Nous aimons saisir les opportunités qui nous permettent de gagner plus d’argent. On me propose quelques heures de ménage ? Je prends ! Un collègue est absent : mon mari le remplace. On cherche quelqu’un pour une mission qui me correspond ? Je suis là. Tout ça vient faire grossir nos revenus (qui ont bien augmenté en 12 ans) et notre épargne et nous permet d’avancer vers notre objectif, sans pour autant renoncer à notre qualité de vie.
Voilà donc un état des lieux de notre situation à l’instant présent. Bien sûr, ça ne vous montre pas les moments difficiles ou stressants, et il y en a. Il n’y a pas de vie parfaite, je ne veux pas vous faire croire que la nôtre l’est. Je me dis souvent que la vie (en tout cas la mienne), c’est la recherche constante d’un équilibre dans beaucoup de domaines.
Et le risque dans tout ça ?
Nous ne sommes pas à l’abri de vivre des déconvenues ou des accidents de parcours. Je le garde à l’esprit en essayant de prévoir des garde-fous (assurances, épargne, etc.).
Les grandes réussites impliquent de grands risques, comme le rappelle une citation que j’ai lue récemment. Alors vivons la vie qui nous plaît plutôt que de s’enfermer dans une vie insatisfaisante de peur d’échouer.
C’est satisfaisant de voir qu’au fil du temps, notre situation devient de plus en plus appréciable. Comme une boule de neige qui était toute petite au départ, et qui, à force de la faire rouler consciencieusement, devient de plus en plus grosse.
J’espère que le partage des différentes mesures qui nous ont réussi, vous inspirera pour suivre vous aussi le chemin de l’indépendance financière, si tel est votre objectif.