Comment anticiper une baisse de revenus à la retraite ?

sablier

Parce qu’on a longtemps considéré la retraite par répartition comme un acquis irrévocable, nombreux sont ceux qui n’ont pas pensé à assurer leurs arrières en cas de faillite du système de retraites français.

On nous a fait croire (et, reconnaissons-le, on a bien voulu y croire) que l’Etat pourvoirait toujours aux besoins des retraités en leur assurant un niveau de vie décent, voire confortable.
Or, nous ne pouvons plus ignorer que le financement des retraites a du plomb dans l’aile. La majorité prend aujourd’hui conscience que l’avenir ne sera pas aussi radieux que promis.





 

Si les jeunes générations ont du souci à se faire pour leurs vieux jours, elles ont au moins l’avantage de pouvoir prendre conscience à temps des risques, et d’y parer aussi tôt que possible.
Chance que n’a pas forcément la génération qui est sur le point d’arriver à la retraite.

Pour eux, s’ils n’ont pas pris leurs précautions pendant leur vie active (en achetant leur résidence principale, en investissant pour en tirer des revenus complémentaires), l’avenir peut sembler incertain.
On leur annonce peut-être une pension d’un montant correct, mais qui peut être sûr qu’elle ne diminuera pas au fil des ans et des réformes ?

Or, à quelques années de la retraite, il est souvent difficile de construire un patrimoine suffisant pour pallier une baisse de revenus. Je m’adresserai ici aux personnes qui n’ont pas acheté leur résidence principale, n’ont pas investi, ne disposent que de quelques milliers d’euros d’épargne, et qui partiront à la retraite à court terme.





 

Si vous êtes dans ce cas, à défaut d’avoir suffisamment de temps ou d’argent pour investir et vous constituer un bon complément de revenus, il va vous falloir mettre en place des mesures qui vous permettront au moins d’alléger vos dépenses.

 

1. Dès maintenant, épargnez un maximum sur vos dernières années de salaire

A ce propos, réfléchissez à l’intérêt de financer pour vos enfants des études longues au prix exorbitant : voir ici ce que j’en pense.

En effet, en finançant des études longues, chères, et ne menant pas toujours à un travail passionnant/rémunérateur, vous amputez votre pouvoir d’épargne pour votre retraite, alors que le bénéfice par rapport à des études courtes ne sera pas toujours flagrant pour vos enfants. Les études courtes n’ont rien d’infâmant, et un poste haut placé n’est pas non plus la garantie du bonheur.

Faites vos comptes, et ayez un vrai plan d’épargne. Vous devrez idéalement avoir une épargne de précaution qui vous permette de parer aux imprévus, et une somme supplémentaire, la plus élevée possible, que vous utiliserez pour préparer votre retraite.





 

2. Trouvez une région où le coût de la vie est raisonnable

Si vous devez être locataire, orientez-vous vers des régions moins chères que l’Ile de France, la Côte d’Azur, et autres régions trop prisées. N’oubliez pas qu’un loyer peut augmenter chaque année. Choisissez donc une région où le niveau des loyers vous permettra de vivre décemment. Si nécessaire, vous aurez d’ailleurs plus de facilités à accéder à un logement social en quittant les zones saturées.

Oui, il vous faudra peut-être vous éloigner de vos enfants, mais avez-vous tellement le choix ? Vous pouvez sûrement trouver une région proche de celle de vos enfants, bien desservie par différents moyens de transport, afin de continuer à voir votre famille sans devoir assumer un loyer exorbitant.

 

3. Si vous ne pouvez pas acheter votre résidence principale, vous pouvez peut-être acheter un terrain

Idéalement, constructible pour pouvoir peut-être construire une petite maison à terme (avec du talent et des amis doués, on peut parfois faire baisser considérablement les prix, ou choisir un type de maison moins cher : en kit, etc.).

Un terrain non constructible vous permettra tout de même (et pour beaucoup moins cher) d’avoir un potager, du bois de chauffage s’il est boisé, du poisson s’il y a un cours d’eau, ou tout ce que la nature pourra vous fournir gratuitement. Si vous devez toujours assumer un loyer à la retraite, vous aurez au moins un soulagement financier du côté de la nourriture et peut-être du chauffage s’il est au bois.

Sans compter le côté plaisir : si le terrain est bien situé, vous aurez un lieu pour vous ressourcer régulièrement.
Votre terrain pourra aussi vous apporter un complément de revenus : s’il est boisé, vous pourrez peut-être envisager de vendre du bois, des légumes pourront aussi, soit se vendre, soit constituer une bonne monnaie d’échange entre voisins. Vous pourrez parfois aussi louer une partie du terrain à quelqu’un qui cherche à faire un potager par exemple.

Quoi qu’il en soit, posséder un terrain, c’est avoir au moins l’assurance de pouvoir manger à sa faim, et d’avoir un endroit de repli en cas de problème.
On dit en effet que la terre est la première des richesses.
Attention, on ne peut pas légalement résider à l’année sur un terrain de loisir (non constructible).

 

4. Réduisez vos dépenses énergétiques

Si vous êtes déjà propriétaire de votre résidence principale, vous avez alors une première sécurité pour votre retraite, surtout s’il s’agit d’une maison avec son terrain.

Considérez cependant l’importance d’en améliorer l’isolation, le moyen de chauffage (n’oubliez pas que le prix de l’électricité va considérablement augmenter d’ici cinq ans), voire de vous orienter vers une production d’énergie autonome.

Ce seront autant de dépenses énergétiques en moins à l’heure de la retraite.
Si vous êtes locataire, choisissez aussi un logement correctement isolé (demandez à voir les factures d’énergie), au risque de devoir y consacrer un budget considérable et de passer des hivers éprouvants.

 

5. Développez vos compétences en bricolage et en mécanique

Vous ferez ainsi des économies en réglant les problèmes du quotidien sans faire appel à des professionnels. Entretenez aussi vos relations avec vos voisins, ils pourront vous rendre bien des services, et réciproquement.

Je pense donc que lorsque l’on dispose de peu de temps et de peu d’argent (quelques milliers d’euros) avant la retraite, le plus urgent n’est alors plus d’investir, mais de faire en sorte d’alléger ses dépenses au maximum. Qu’en pensez-vous ? Avez-vous d’autres idées à donner à ceux qui sont dans ce cas ?

12 réflexions sur “Comment anticiper une baisse de revenus à la retraite ?”

  1. Bonjour,
    Voilà un article plein de bon sens paysan comme on dit ! C’est clair que dans certains cas il ne faut plus voir à long terme mais à court terme. Si l’état pouvait en faire autant ce serait formidable !
    La notion de potager est intéressante. Il y a d’ailleurs de plus en plus d’initiative pur recréer des potagers collectifs.

    Alexandre Bruney et Gaetan Lefebvre.

  2. Investir peut aussi être une bonne solution afin d’augmenter ses revenus.
    Néanmoins, il est vrai qu’avec un délais et des fonds limité, le retour sur investissement risque d’être léger.

    La réduction des coûts est bonne à toutes âges! 😉

  3. Au risque de passer pour un méchant, ceux qui arrivent actuellement à la retraite avec rien, ont du bien en profiter… S’ils ont mangé leur pain blanc toute leur vie, il ne reste que le noir…
    Bon ce n’est pas tres constructif, mais la cigale et la fourmi, ce ne date pas d’aujourd’hui!

  4. Oui, je pense que dans ce cas-là, il y a plus à gagner à utiliser ses quelques milliers d’euros pour réduire ses dépenses, plutôt que d’investir avec un très faible retour sur investissement.
    En effet, on peut appliquer ces mesures à tout âge et en tirer beaucoup de bénéfices 😉

  5. Ce n’est pas faux… enfin, il y a plein de causes différentes, ça dépend des cas. Il y a aussi le divorce qui multiplie les dépenses, les pensions alimentaires, sacrifier ses économies pour payer les études de ses enfants, et beaucoup d’autres sûrement… Ces trois causes, déjà, touchent beaucoup de quinquas. Et puis certainement le manque de conscience des difficultés à venir, et un excès de confiance en l’Etat.
    Il y a une époque où on pouvait effectivement se laisser un peu porter par la vie avec l’assurance qu’on aurait une bonne retraite, certains ont voulu y croire le plus longtemps possible (rien qu’à voir les manifs dès qu’il s’agissait de réformer le système de retraites, pourtant on savait depuis longtemps que ce système ne durerait pas éternellement). Eh oui, beaucoup n’ont pas eu la tête sur les épaules, c’est clair.
    Mais une fois qu’on en a pris conscience, on a déjà fait un grand pas, reste à s’atteler à la tâche pour redresser la barre et sauver les meubles.

  6. @ Aurore

    Nous n’avons plus d’autre choix que de préparer notre avenir pour que ce dernier soit plus radieux.
    Peu importe la méthode, gagner plus (pas forcément un gage de bonheur), dépenser moins et épargner (j’y crois beaucoup plus), dépenser moins et investir (je suis convaincu).

    Perso, un peu à contre courant des français, j’ai choisi la bourse pour m’enrichir, mais aussi pour préparer ma retraite. L’immobilier viendra quand le marché sera plus favorable.

    Bonne journée

  7. Bonjour Arnaud,

    Je suis tout à fait d’accord avec toi.
    L’investissement immobilier semble en effet de moins en moins favorable… par contre ici il s’agit surtout de s’assurer un toit ou une subsistance, donc à mon avis toujours intéressant.

    A bientôt !

  8. Malheureusement, je crains qu’avec des fonds limités et des besoins assez élevés, l’équation ne puisse pas être résolu.

    Attendre le dernier moment pour ce rendre compte du problème est effectivement problématique.

    Il me semble que c’est la raison pour laquelle, il y a des récaps retraite disponible assez tôt. (45 ou 50 ans je crois).

  9. C’est vrai que le moins que l’on puisse dire c’est que c’est ballot de n’y avoir pas pensé avant.
    Après, à cet âge-là on peut encore espérer toucher une retraite pendant quelques années, ce qui laisse un peu de temps pour se retourner.
    Mais il y a en effet des chances qu’il faille renoncer à un train de vie confortable, et donc justement réduire ses besoins.

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